Les instruments
du jazz « Des instruments réinventés » A partir des années 1890, les effectifs des fanfares se produisant dans les défilés, les marching bands, diminuent progressivement pour donner naissance aux premiers jazz bands. Beaucoup d’instruments à vent utilisés sont encore ceux des musiques militaires: la clarinette, le cornet, le trombone, le tuba basse. L’instrument polyphonique favori reste le banjo des chanteurs populaires. Dans les bars et les salles de danse, les premières batteries permettent à un seul musicien de jouer à la fois de trois instruments présents dans les défilés : la cymbale, le tambour et la grosse caisse. La pédale est introduite comme accessoire indispensable de la grosse caisse et de la cymbale charleston. D’accompagnateurs marquant le rythme des marches et des danses, les percussionnistes deviennent souvent des musiciens capables de jouer des improvisations en solo. Lorsque le jazz se déplace de la Nouvelle-Orléans à Chicago, à la fin des années 1910, les instruments venus de la musique classique irriguent progressivement le milieu des jazzmen. Le piano (déjà utilisé dans le ragtime), le saxophone et la contrebasse prennent le pas sur le banjo, la clarinette et le tuba. Ces instruments issus de la musique classique sont mis à profit pour une plus grande virtuosité, mais les musiciens de jazz en tirent également des sonorités inédites en utilisant les sons « sales » refusés par les musiciens classiques. Les modes de jeu des jazzmen bousculent les traditions et renouvellent les possibilités expressives des instruments. Ces musiques de jazz traversent l’Atlantique et sont entendues en France pendant les années 1920. Elles surprennent par l’audace de leur palette sonore qui influencera les musiques européennes. |